L'édito du lundi : Nouveaux mondes
Le rugby, chers amis, est un jeu formidable. Vous l’avez encore vu ce week-end d’une richesse folle, avec les exploits des Biarrots, Dacquois, Perpignanais ou Bordelais, tous fiers vainqueurs à l’extérieur. À part les Girondins, ce serait donc presque la revanche des « petits » qui, comme le cave, se rebiffent. La logique sportive touche ici ses limites. Et c’est tant mieux, réjouissons-nous.
Oui, le rugby est formidable pour ce qu’il suppose de complexité, de diversité et parfois même de contradictions. D’engagement et d’intelligence aussi, parce qu’il faut être tout à la fois courageux, adroit, agile et pas trop con pour tirer la quintessence de ce jeu.
Notre sport est enfin devenu plus incertain qu’il ne l’a jamais été, comme en témoignent donc les nombreuses victoires à l’extérieur qui viennent régulièrement éclairer les journées de Top 14 ou de Pro D2. Certainement que nos championnats sont devenus plus disputés et concurrentiels.
Certainement que les transferts ont eu raison de l’esprit de clocher. Mais, soyons francs : l’affaire doit également beaucoup à la fin d’un monde où les matchs se gagnaient d’abord à la mailloche et aux « hormones » ; le jeu s’invitait après l’orage. Le professionnalisme, l’exposition télé et la sévérité des arbitres ont ainsi rendu le rugby plus « propre » et présentable ; toujours viril mais véritablement correct. Et dès lors incertain…
Ces bons sentiments - qui tranchent avec le passé d’un championnat français très longtemps réputé pour sa violence - se traduisent désormais dans les tribunes, où l’on vient faire la fête et vivre une expérience au stade : on y mange, on y trinque, on y chante et on y danse. Ladite aventure dépasse ainsi allègrement le cadre du terrain et du rugby qui, clairement, passe parfois au second plan. Ainsi va l’époque et le sport professionnel, en perpétuelle quête de nouvelles ressources.
Résultat, les matchs du Top 14 affichent souvent complet. Cette saison, les clubs battent leurs records et l’engouement a rarement été aussi fort autour des stades, devenus lieux de liesse. Même sans un titre de champion du monde remporté par le XV de France (qui devait tout changer), la mariée est belle et sacrément bien fagotée.
Cela ne doit rien au hasard. Il faut ici rendre hommage à la LNR et aux clubs qui, en sortant de la période Covid, ont su réinventer la manière d’accueillir leur monde, de faire revenir et fidéliser leurs supporters, de rajeunir les troupes. Ce n’est pas le moindre des défis et c’est ici une sacrée bonne nouvelle pour le rugby français qui a longtemps cultivé son entre-soi, au risque de n’intéresser que ses acteurs, son cœur de cible et ses experts.
En ouvrant plus largement ses portes, il s’est ainsi acheté un présent et s’offre un avenir en restant fidèle aux vertus de ce sport qui a toujours valorisé son goût pour le contact et la fête. Qu’importe le blason, pourvu que vive la liesse…
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